Dans sa série
Dune, Frank Herbert, inspiré par une mission d'étude dans les déserts d'Oregon, présente un modèle écologique à l'échelle d'une planète. Il s'agit de l'écosystème de Dune, la seule planète de l'Impérium qui produise l'Epice, la drogue la plus précieuse de l'univers, qui allonge la durée de l'existence humaine et amplifie le champ de conscience.
Dans l'Imperium où les ordinateurs ont été prohibés, l'Epice, drogue utilisée par l'aristocratie pour ses propriétés gériatriques, est devenue indispensable aux classes techniciennes, notamment les Navigateurs de la Guilde Spatiale, qui sans elle ne pourraient calculer la trajectoire de leurs vaisseaux longs-courriers.
L'Epice fait partie intégrante de l'écosystème de Dune (il s'agit en fait d'un sous-produit, au même titre que l'oxygène). Sur cette planète désertique, pratiquement sans trace d'eau, un cycle de vie original a lieu, dans lequel interviennent les vers et truites des sables, deux stades de développement d'une forme de vie endémique à la planète. Ce cycle contribue à assécher toute trace d'eau, il produit l'oxygène de l'atmosphère, le sable des déserts et également l'Epice.
Quelques formes de vie importées (végétaux, renards, petits rongeurs adaptés au désert) survivent sur Dune mais ne troublent pas le grand cycle des immenses vers et des petites truites des sables.
Robert Silverberg, dans son cycle de romans se déroulant sur la planète
Majipoor, s'attache à représenter le gigantisme de son décor. Majipoor possède une taille des dizaines de fois supérieures à celle de la Terre, mais en l'absence de métaux lourds entrant dans la composition de cette planète géante, la pesanteur à sa surface est équivalente à la nôtre. Trois continents, entourant une mer intérieure, sont regroupés sur la moitié de la surface de Majipoor ; le reste est recouvert par la Grande Mer, qu'aucun habitant n'a encore réussi à traverser.
Sur Majipoor règnent une flore et une faune exhubérantes, des fleuves immenses traversent tout une variété de paysages. A cause de la quasi-absence de métaux lourds, les humains qui ont peuplé ce monde n'ont pas développé la technologie au-delà du niveau qu'elle avait au début de la colonisation de la planète, une dizaine de millénaires dans le passé. Il manque notamment des engins aériens avec suffisamment d'autonomie pour pouvoir affirmer connaître la géographie complète de Majipoor.
Le cycle
les Seigneurs de l'Instrumentalité de Cordwainer Smith propose un autre type de vision dépassant totalement notre perception : une humanité dispersée sur une multitude de planètes, adhérant toutes à la sphère d'influence d'un même système politique : l'Instrumentalité. Chacun de ces mondes est différent, non seulement par sa géographie mais souvent aussi par la spécialisation de ses habitants.
Ainsi, Viola Siderea est la planète des voleurs, régulièrement endettée ; la Norstralie est un monde de prairies grises, où un peuple d'éleveurs produit, à partir de ses moutons malades, une drogue précieuse. Les Norstraliens sont ainsi devenus les humains les plus fortunés de l'Instrumentalité, mais restent attachés à un mode de vie simple et frugal, aidés en cela par des règlements draconiens sur leur planète. Olympia à l'opposé est un lieu de villégiature où les habitants profitent des plaisirs de la vie ; quant à la Terre, ses habitants se reposent des tâches pénibles sur tout une armée de robots et d'êtres dérivés d'animaux.